La gestion des mauvaises herbes dans la culture du blé est un des principaux facteurs d’intensification de cette culture en Algérie et en Afrique du Nord. Les pertes occasionnées par ce fléau sur blé sont importantes : 25 à 50% de la production potentielle de la culture.
Par gestion, il faut entendre l’ensemble des actions qui visent à réduire les risques de levée et d’infestation des cultures par les adventices, à les empêcher de produire de la semence, à alimenter le stock semencier du sol, et enfin à minimiser leur pouvoir compétitif vis à vis de la culture en place.
Les mauvaises herbes concurrencent le blé durant tout son cycle évolutif mais elles sont plus dangereuses durant la période juvénile de la culture (levée-tallage). La concurrence se fait pour l’espace, l’eau, les éléments nutritifs, la lumière et le gaz carbonique (CO 2).
Ainsi et à titre d’exemple, la Chénopode blanche, nécessite 364 kg (ou litres) d’eau pour produire 0.45 kg de matière sèche alors que le Maïs en nécessite seulement 167 kg (ou litres) pour produire la même quantité de matière sèche.
La nuisibilité directe des mauvaises herbes se traduit par une chute du rendement de la culture du blé. Cette chute est corrélée à la matière sèche ou biomasse produite par les adventices (kg/m²) et non à leur effectif (plantes/m²). Elle est surtout expliquée par une réduction importante du tallage-épi (peuplement-épis) chez le blé
Les essais de désherbage et enquêtes menés en Algérie ont tous mis en évidence l’importance du salissement comme un des facteurs biotiques principal responsable de la faible productivité du blé pluvial.
Les adventices les plus nuisibles sont celles qui ressemblent au blé et qui répondent de la même façon aux conditions de l’environnement et aux techniques de production (Travail de sol, fertilisation, etc...). C’est le cas des graminées annuelles : folles avoines, ray grass, Phalaris, bromes.
Le principe de la lutte raisonnée contre les mauvaises herbes en culture du blé consiste, d’une part, à empêcher leurs levées avant celle du blé et à former leurs graines avant la maturité du blé, d’autre part. Le timing de l’intervention revêt une importance capitale.
Pour ce faire, plusieurs méthodes de lutte sont possibles : culturales, chimiques et intégrées. Le choix de la méthode est à raisonner en fonction de la zone et du degré d’infestation. Toute pratique qui confère à la culture du blé une vigueur rapide garantit par conséquent une bonne compétitivité vis à vis des mauvaises herbes.
La lutte chimique contre les mauvaises herbes du blé, sous nos conditions, est obligatoire, mais elle doit être un complément aux autres méthodes. Ses avantages sont beaucoup plus nombreux que ses inconvénients. L’efficacité de la lutte chimique dépend:
- de la nature, de l’importance et du stade de la mauvaise herbe présente,
- de l’herbicide appliqué et de sa dose
- des conditions d’application (réglage du pulvérisateur et facteurs de l’environnement)
- des facteurs agro techniques (variété, fertilisation, irrigation, travail du sol, précédent cultural)
Le choix, par le céréalier, de l’herbicide doit se fait en fonction :
- de la nature des espèces adventices à combattre (graminées et/ou dicotylédones),
- de son efficacité sur une gamme large de mauvaises herbes,
- de sa rémanence dans le sol,(pour les herbicides à action racinaire),
- de la facilité et la sécurité de son emploi.
- de son prix.
Après le choix de l’herbicide, les conditions climatiques au moment et après le désherbage et le réglage du pulvérisateur sont les deux éléments-clés qui conditionnent la réussite du désherbage chimique.