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Les principaux objectifs des traitements d’hiver appliqués sur les rosacées fruitières (et la vigne) consistent à éliminer les parasites et ravageurs qui hivernent sur les arbres et arbustes sous différentes formes biologiques (adulte, larves, œufs, mycélium, oospores) dans les anfractuosités des écorces, les bourgeons; les feuilles mortes et dans le sol. Ainsi, toute pratique ou traitement visant à réduire l’inoculum des champignons et bactéries hivernant réduira aussi les risques d’infections au printemps (Tavelure, Feu bactérien, Cloque, mildiou)
Les traitements d’hiver sont surtout recommandés si vos vergers et vignobles sont attaqués l’année passée par des maladies et ravageurs: Tavelure-Pou de San José- Psyle- Feu bactérien. Les mêmes problèmes peuvent donc se renouveler cette année.
Des actions préliminaires avant application de toute huile, insecticide ou fongicide sont souvent nécessaires :
- Ramassage et destruction des feuilles mortes et malades,
- Suppression des fruits momifiés,
- Brossage de l'écorce,
- Cicatriser les plaies,
- Ramassage et brûlage du bois de la taille,
- Ramassage et destruction des fruits tombés à terre.
Huile blanche et/ou jaune (vergers âgés)
C'est le "traitement d'hiver" par excellence. Il permet l'élimination physique des formes d’hibernation des ravageurs installés dans les creux de l'écorce des arbres, et prévient l'apparition des adultes. La pulvérisation des huiles s'opère une première fois en décembre, une deuxième fois en février en diminuant le dosage. Un film d’huile enrobe les différentes formes biologiques et bloque les échanges gazeux et aboutit à l’asphyxie des organismes vivants. Les huiles jaunes et huiles blanches sont à appliquer quand l’arbre est complètement en dormance (décembre-Mars), une fois toutes les feuilles sont tombées. Appliquer quand la température de la journée est en hausse.
L’huile minérale que l’on applique enrobe les spores, les œufs, les larves et les chenilles et les empêche de respirer. C’est ainsi que les 90% de la population seront éliminés. Cela permet d’économiser des traitements durant la période de végétation. Le meilleur moment d’appliquer l’huile blanche est entre le gonflement et l’ouverture des bourgeons pour détruire les insectes,acariens et œufs protégés par les écailles.
Bouillie Bordelaise : « Toutia » ou sulfate de cuivre
Une bonne pulvérisation de bouillie bordelaise (Cuivre) en février, avant le débourrement, constitue une mesure efficace contre la tavelure, la cloque du pêcher, les monilioses, le coryneum, le mildiou de la vigne et les bactérioses (Feu bactérien, Pseudomonas).
Plusieurs formulations à base de cuivre sont commercialisées en Algérie:
- Il y a le sulfate de cuivre à 20% de cuivre métallique + chaux agricole. C’est la Bouillie Bordelaise (ex.Poltiglia caffaro20),
- Il y a l’oxychlorure de cuivre avec 50% de cuivre métallique (ex.Cuprocafaro),
- Il y a l’hydroxyde de cuivre avec 50% de cuivre métallique,
- Il y a le chélate de cuivre avec 14% de cuivre métallique.
On peut assimiler la Bouillie Bordelaise à un désinfectant, que l'on applique sur les "plaies", anciennes ou fraîches. Ainsi, on pulvérisera préventivement à la chute des feuilles à l'automne et au printemps, juste avant le débourrement des bourgeons . En zones très humides, une troisième application peut être faite avant floraison.
Le cuivre est un fongicide de contact. Il doit être bien appliqué en préventif pour empêcher l’infection ou la germination des spores. La protection dépend de recouvrement et de la bonne rétention du cuivre sur la surface traitée. Des applications fréquentes à faible dose (4-5 kg/ha) sont plus intéressantes que l’application d'une forte dose (10-12 kg/ha) une seule fois. Des cas de phyotoxicité par le cuivre sont possibles (fortes doses appliquées tardivement). Il vaut mieux utiliser plus d’eau (2000-2500 l/ha) que d’augmenter la dose de produit.